Consortium national d’expertise en inclusion sociale

Inclusion culturelle

« L’inclusion sociale est fréquemment considérée sous l’angle de l’accessibilité physique et cognitive des groupes vulnérables, souvent en situation de handicap. Mais comme le rappelle l’Organisation des Nations Unis pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO, 2021), la liberté d’expression culturelle est un moyen incontournable d’inclusion sociale. Cette inclusion s’incarne par des manifestations identitaires, notamment par la langue parlée ou écrite, qui demeure toujours un vecteur essentiel d’expression culturelle. Les transformations vécues par le champ culturel depuis les années 1960 ont tout particulièrement touché la démocratisation de la culture. En tant que principe, cette dernière ne serait pas arrivée à remettre en question la culture savante, mais seulement l’inégalité de son accès. Une part de l’échec des politiques publiques en cette matière se voit ainsi attribuée à la tension qu’elles créeraient entre cultures populaire et savante, cette dernière présentant une valeur symbolique supérieure. La notion de non-public se définit principalement par contraste ou en opposition avec celle de public. Cette notion, qui a servi à identifier les individus qu’on ne compte pas parmi les publics de la culture cultivée, a contribué à confirmer l’existence d’une hiérarchie des pratiques, des institutions et des habitus en fonction de leur légitimité. Cette perspective négligeait le fait qu’un même individu puisse appartenir au public de la culture légitimée tout en s’adonnant à des pratiques peu légitimées. Considérant qu’il n’existe pas de réelle frontière entre le public et le non-public, des chercheurs ont refusé de définir les non-publics dans une perspective essentialiste – qui reviendrait à essayer de cerner qui ils sont – pour embrasser le projet de caractériser, tant par l’observation que par la cueillette et l’analyse de témoignages, ce qu’ils font. Il est possible pour des acteurs d’être plus ou moins publics et plus ou moins non-publics. À la lecture des écrits scientifiques sur la question, de nombreuses raisons d’être non-publics sont dégagées. Des recherches récentes sur la question visent d’ailleurs à mieux comprendre les raisons du désintérêt chez différentes catégories de non-publics de même qu’à saisir la manière dont l’acte de réception positionne l’individu sur le continuum se déployant entre les pôles public et non-public. »

-Luckerhoff, J., Lapointe, M-C, Boisvert, D. (2021). La culture comme espace d’inclusion. Revue Inclusion sociale. p. 3

Consortium national d’expertise
en inclusion sociale

Le Consortium national d’expertise en inclusion sociale est un organisme francophone à but non lucratif canadien œuvrant dans le domaine de l’inclusion sociale auprès de populations vulnérables de notre société.
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